CES INDISPENSABLES BENEVOLES

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Marie et Jean Claude Seuret lavent et bichonnent les 270 maillots du HC Delémont-Vallée entassés dans quelques mètres carrés à la Rue de la jeunesse 10. Un sacerdoce, qui ne sent pas la rose.
Reçoit-on de temps à autre un merci pour l’activité que vous exercez ?
MJCS: Oui. On reçoit même un défraiement, pour couvrir nos frais de lessive. Ça fait toujours plaisir d’obtenir une marque de reconnaissance. Mais notre but premier reste que les joueuses et joueurs se sentent bien dans un maillot qui sent bon.
Pourquoi vous êtes-vous attelé à cette tâche ?
MJCS: On s’y est mis quand notre fils a débuté le hockey. Il est né en 1997. On doit donc avoir commencé ça en 2003, ou 2005, quelque chose comme ça.
Y a-t-il des équipes ou des joueurs qui sont moins respectueux de leurs maillots que d’autres ?
MJCS: Ce qui nous embête le plus, c’est quand une équipe prend un lot de 25 maillots dans un sac et n’en utilise que 12. Avec l’inévitable macération d’après-match, vous êtes obligé de tout laver, pas seulement ceux utilisés sur la glace.
Vous le dites vous-mêmes, votre activité ne sent pas la rose… Le maillot, ce n’est pas le pire. Le pire, c’est quoi ?
MJCS: Le reste de l’équipement. On ne peut pas l’enfiler dans une machine à laver.
Comment décririez-vous l’odeur d’un vestiaire de hockey après un match ?
MJCS: Ça prend au nez. Disons que ça débouche bien les sinus. Mais on s’y habitue. Et nous, on l’est depuis longtemps. Nos quatre enfants ont pratiqué le skaterhockey. Dans ce sport, les odeurs sont encore pires qu’en hockey sur glace, car on le pratique le plus souvent en été, quand il fait chaud.
Concrètement, comment se passe votre activité ?
MJCS: Elle commence le dimanche matin, quand on vient récupérer les premiers sacs. C’est parfait, car ça permet de boire l’apéro à la patinoire avec les vétérans (ndlr : Jean-Claude Seuret rigole). Puis, on revient le lundi soir, le mardi soir… Parfois, en fonction du planning des matches, c’est tous les soirs de la semaine.
Vous possédez une machine à laver XXXXXL ?
MJCS: Non, simplement celle que nous utilisons pour nous et nos quatre enfants (ndlr : Marie précise : « quand ils étaient tous à la maison »). Ça suffit. Il n’y a pas besoin de la faire tourner deux heures pour que les maillots ressentent bons. Une vingtaine de minutes suffisent.
Se fixe-t-on une limite pour exercer une telle activité ?
MJCS: La retraite, peut-être. Eventuellement… Il faut savoir que ça permet de faire des connaissances, de rencontrer des parents, des joueurs, du monde. Les gens nous reconnaissent. Nous, nous ne reconnaissons pas forcément tout le monde. Ça crée du lien. C’est enrichissant. A vrai dire, nous ne savons pas quand nous arrêterons cela. Tant que la santé est là…
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