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HC Delémont-Vallée
JE VIS UN APPRENTISSAGE EN ACCÉLÉRÉ
Interview de Tristan Vauclair
Tristan Vauclair (35 ans) endosse, depuis une poignée de semaines, le costume de responsable d’un mouvement juniors. Le point avec le nouvel employé du HCDV.
Q : Comment se passe ce nouveau job ?
TV : Au début, ce n’est pas facile. Quand on est pro, on embarque sur la glace et tout est prêt. On ne se rend pas compte du boulot qu’il y a derrière pour tout préparer. Je me suis creusé la tête pour trouver des idées, pour que ce soit ludique, surtout pour les plus jeunes. Il faut un moment de transition afin d’être capable de bien planifier un entraînement. Je dois aussi faire avec le niveau des jeunes, afin de leur proposer des exercices adaptés. Ça se passe bien, mais c’est beaucoup de travail.
Q : Qu’est-ce qui te surprend le plus ?
TV : Le nombre de jeunes dont je dois m’occuper. Quand il y en a 130, c’est difficile de contenter tout le monde. Parfois, on a 2-3 gardiens et 20 joueurs sur la glace. Il faut faire attention à ne laisser personne de côté. Certains gardiens au niveau assez élevé ne doivent pas s’ennuyer pendant la séance. Pour un coach, c’est compliqué. On ne peut pas s’occuper de 20 joueurs et, en même temps, faire du travail spécifique avec les gardiens. Ce serait bien d’avoir un jeune de 20 ans qui fasse ce boulot-là, qui connaît les bons mouvements et les petits trucs pour les améliorer.
Q : Ton dada, c’est quoi ?
TV : La technique de patinage et la technique de canne. C’est la base Si on n’arrive pas à patiner correctement, si on n’arrive pas à donner une bonne passe, si on n’arrive pas à shooter au but, on n’arrive pas à faire un exercice pour s’améliorer.
Q : Power-skating, ce mot revient aussi souvent dans ton discours, n’est-ce pas ?
TV : J’ai été à la bonne école à Porrentruy avec Jean-Claude Barras. C’était une autre génération. Il était plus dur. Maintenant, il faut être plus pédagogue. Mais s’il y a une chose qu’il nous a bien apprise, c’est le patinage. Il n’y a qu’à voir son fils Steven, un excellent patineur.
Q : Que ferais-tu avec une baguette magique pour améliorer ton quotidien ?
TV : A la base, l’organisation de ce club amateur est excellente. Pour la planification, il y a beaucoup de gens autour de moi, comme Christine Sauvain. Elle défriche le terrain pour toute la saison comme personne d’autre. Il y a aussi Stéphane Roth, le président Vincent Queloz, et tous ceux qui sont avec moi sur la glace, qui m’assistent. Ils font un boulot incroyable. Ça me facilite tellement la tâche. Pour en revenir à la baguette magique, j’aimerais qu’elle me serve à bien planifier mes séances et à ne pas faire d’erreurs afin que tout le monde prenne du plaisir.
Q : Un sportif de haut niveau, comme tu l’as été, se fixe toujours des buts à atteindre. Quel est le tien au HCDV ?
TV : Que les enfants aient du plaisir. Quand on a été professionnel, on a beaucoup d’attentes. Il faut faire attention avec ça. Des fois, il faut les mettre de côté et se concentrer sur le plus important : le plaisir des enfants. A Delémont, il ne faut pas être trop compliqué. Il faut avant tout amener quelques points-clés qui doivent servir de ligne de conduite.
Q : Ce job, c’est un tremplin vers autre chose ?
TV : Je suis quelqu’un d’ouvert, on verra. A ce stade, je tiens avant tout à remercier les dirigeants de Delémont. Ils m’ont donné une chance. L’avantage est que je suis tout de suite dans le bain, qu’il y a beaucoup à faire. Je vis un apprentissage en accéléré. C’est passionnant.
Q : On dit souvent que, pour un entraîneur de juniors, le plus délicat est de gérer les parents…
TV : J’arrive à poser des limites, et c’est ce qu’il faut faire. Si tu te laisses marcher dessus au début, c’est fini.
Q : Tu passes du statut d’hockeyeur professionnel chouchouté par une multitude de personnes à celui d’unique employé d’une société sportive 100% amatrice. Un choc ?
TV : Quand on est pro, on est pris en charge comme un nouveau-né. Le plus impressionnant à Delémont ? Les gars qui jouent au hockey avec moi. Ils bossent tous à 100% . Quand ils viennent le soir à 19h30 pour s’entraîner, ils mettent beaucoup de cœur à l’ouvrage. On sent leur passion. J’ai autant de respect pour ces gars-là que pour des pros. Il en va de même pour les bénévoles qui me donnent un coup de main au MOJU. Sans eux, ma mission serait impossible.